La surcotisation, c’est une astuce souvent méconnue qui peut vraiment vous aider à augmenter le montant de votre pension. En France, où le système par répartition fait la loi, elle vous permet de cotiser au-delà du minimum légal pour mieux préparer votre retraite. Avec les dernières réformes et les nouvelles mesures, bien saisir ce mécanisme devient vraiment important si vous voulez optimiser vos droits pour plus tard.
C’est quoi la surcotisation ?
La surcotisation, c’est simple : elle vous offre la possibilité d’augmenter votre pension en continuant à travailler même après l’âge légal de départ, à condition d’avoir validé tous les trimestres requis pour obtenir un taux plein. Cette augmentation, qu’on appelle la surcote, s’applique à toutes les périodes travaillées, y compris celles à temps partiel, même si vous ne travaillez pas à plein temps, vos trimestres comptent. Concrètement, chaque trimestre en plus cotisé vous donne droit à une hausse de 1,25 % de votre pension.
Cependant, seules certaines périodes d’assurance sont prises en compte dans ce calcul – cela inclut aussi bien les bonifications pour la durée de service que les majorations pour enfants ou handicap. Et ce dispositif fonctionne pour tous les régimes de retraite de base.
Nouveautés et conditions spécifiques
Le décret du 21 août 2023 a apporté une nouveauté en introduisant la surcote parentale. Cette mesure vise particulièrement les papas et mamans qui ont élevé au moins un enfant et qui disposent d’au moins un trimestre de majoration ou de bonification, une aide destinée à ceux qui combinent vie professionnelle et familiale. Pour ces parents, l’âge d’ouverture des droits est fixé à 63 ans dans le cas des fonctionnaires sédentaires.
Cela dit, certains groupes, comme les militaires ou les fonctionnaires bénéficiant d’un départ anticipé, ne peuvent pas en profiter. De plus, depuis la réforme des retraites, l’âge auquel l’on peut surcotiser augmente petit à petit d’un trimestre par génération pour atteindre 64 ans pour ceux nés après 1968.
Les options et leurs limites
Pour obtenir une surcote, plusieurs solutions s’offrent à vous. Vous pouvez :
- continuer à travailler au-delà de l’âge légal,
- racheter des années d’études supérieures,
- ou même choisir de travailler à temps partiel tout en cotisant comme si vous étiez à temps plein.
Attention, la dernière option est plafonnée à quatre trimestres maximum et implique un supplément de cotisations calculé selon un taux précis (on ne peut pas en abuser).
Il faut également prévenir votre employeur de votre choix lors du passage ou du renouvellement du temps partiel. En cas de renouvellement tacite, il est indispensable de faire ce choix avant la fin de la période autorisée.
Les pour et les contre
Même si la surcotisation peut paraître séduisante, elle n’est pas sans inconvénients. Elle peut être vue comme un pari, du fait de l’incertitude sur le nombre exact de trimestres nécessaires pour obtenir une retraite à taux plein et sur la possible évolution des valeurs des points dans les régimes complémentaires.
Pour les jeunes actifs en particulier, investir dans des stratégies d’investissement offrant une meilleure rentabilité peut s’avérer plus intéressant, grâce à l’effet « boule de neige » d’un capital placé tôt. Par exemple, investir 100 euros dans le régime complémentaire CIPAV pourrait rapporter jusqu’à 9,98 euros par an si la rentabilité reste stable. En revanche, mettre cette somme dans un produit financier qui génère 4 % net par an – comme certains fonds en euros d’assurance vie – pourrait donner une rente viagère additionnelle d’environ 12,7 euros, soit près de 30 % de plus.
Au final, même si ce mécanisme reste complexe et parfois incertain quant aux bénéfices futurs face aux fluctuations économiques ou aux modifications législatives possibles, comprendre son fonctionnement vous permettra de prendre des décisions bien réfléchies pour votre situation d’aujourd’hui et vos projets de demain.